Retour des artefacts archéologiques et paléontologiques en terre djiboutienne
Dimanche 8 mai 2022, au Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MENSUR), à l’invitation du Ministre, M. Nabil Mohamed Ahmed, l’Ambassadeur de France à Djibouti, M. Arnaud Guillois, le Directeur général du Centre d’étude et de recherche de Djibouti (CERD), Dr. Jalluddin Mohamed, le directeur de l’Institut de Recherches Archéologiques et Historiques (IRAH), M. Salah Zakaria Cheikh et la cheffe de la mission archéologique franco-djiboutienne, Dr. Jessie Cauliez, ont procédé à la réception des artefacts archéologiques et paléontologiques djiboutiens, étudiés dans les laboratoires et universités en France depuis plusieurs années.
Le retour à Djibouti des objets archéologiques et paléontologiques djiboutiens étudiés en France représente un évènement majeur pour la coopération archéologique franco-djiboutienne, initiée il y a près de 40 ans entre les archéologues français et l’ISERTS et qui se poursuit dans le cadre de la convention de 2021 encadrant ce partenariat avec le CERD, le CNRS, l’Université Toulouse Jean-Jaurès et l’Ambassade de France en République de Djibouti.
Ce sont de nombreux acteurs qui ont été mobilisés afin de stabiliser les objets dans les meilleures conditions de conservation au sein de caisses spécialisées, organiser le transport et la logistique de la réception des 3,8 tonnes d’artefacts répartis dans 15 mètres cubes et transférer temporairement les collections dans un lieu de stockage au CERD.
Ces vestiges sont affiliés aux 150 sites étudiés depuis les années 1980 par la mission franco-djiboutienne sur l’ensemble du territoire djiboutien et comportent :
1) des ossements de grands animaux fossiles en provenance du bassin du Gobaad, parmi lesquels les ossements d’un éléphant vieux de près d’1,3 millions d’années ;
2) des vestiges mobiliers provenant des lieux d’occupation de populations datant du 16ème au 3ème millénaire avant notre ère (fragments de poterie, outillages, parures…) ;
3) des ossements humains issus de la fouille des sépultures et nécropoles affiliées à ces lieux d’occupation.
L’Ambassadeur de France à Djibouti et le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ont vivement remercié l’ensemble des acteurs ayant participé à ce retour et souligné l’action des Forces Françaises Stationnées à Djibouti et la Marine Nationale française qui ont appuyé le transport des artefacts ainsi que leur débarquement au port de Djibouti. Le Ministère français de l’Europe et des Affaires Étrangères et le Ministère de la Culture (direction générale des patrimoines et de l’architecture) ont été également de première importance dans les procédures douanières qui ont permis ce retour de l’intégralité des vestiges représentant le patrimoine exceptionnel de la République de Djibouti.
L’Ambassadeur et le Ministre se sont félicités de la future mise à disposition du Centre de Conservation et d’Etudes de l’IRAH (CCE), nouvel espace dédié aux chercheurs pour la préservation et l’analyse de ces vestiges, dont la mise en place est appuyée par l’Institut National français de Recherches Archéologiques Préventives. Cet espace sera aussi un lieu de documentation avec la première bibliothèque affiliée au patrimoine historique de Djibouti, et plus largement à l’histoire et à l’archéologie africaine et européenne.