Entretien avec Mohamed Ahmed Saleh

Mohamed Ahmed Saleh, coordinateur du Pôle Information et Communication de la Direction de la Communication du CRIPEN et pigiste au journal La Nation, est parti en France pour suivre une scolarité d’un an à l’Institut National du Service Public (ex ENA). L’Ambassade a pu le rencontrer avant son départ pour un entretien sur son parcours et ses ambitions.

1. Pourriez-vous vous présenter et nous expliquer votre parcours scolaire et professionnel ?

Bonjour, je m’appelle Mohamed Ahmed Saleh. Je suis coordinateur du Pôle Information et Communication de la Direction de la Communication du Centre de Recherche, d’Information et de Production de l’Education Nationale (CRIPEN) qui appartient au MENFOP. Mon parcours scolaire est assez atypique, assez irrégulier pour ainsi dire. Après avoir obtenu mon baccalauréat en 1999, j’ai commencé un DEUG en Administration Economique et Social (AES) à l’Université Montesquieu Bordeaux IV, antenne d’Agen grâce à une bourse du gouvernement français. Malheureusement, j’ai eu un accident de parcours qui m’a empêché d’aller au bout de ce projet d’études supérieures. J’ai donc commencé à travailler comme enseignant dès 2001. Quelques années plus tard, j’ai découvert les métiers de la communication au CRIPEN. De fil en aiguille, j’ai été engagé comme collaborateur externe (journaliste-pigiste) au Quotidien La Nation. La communication institutionnelle et le journalisme sont des métiers tellement passionnants qui exigent la maîtrise d’une série d’outils, à commencer par les langues, anglaise et arabe surtout dans le contexte djiboutien. En même temps, je n’avais jamais perdu ma passion pour l’école car je n’étais pas mauvais élève. J’ai donc repris mes études supérieures, à l’Université de Djibouti qui proposait différentes formations en enseignement continu. Pour moi, ça a été la langue et la littérature anglaise. J’ai validé cette formation universitaire avec une licence d’Anglais obtenue en 2010. Puis la chance m’a souri une seconde fois. L’Ambassade de France à Djibouti via sa coopération avec la section djiboutienne de l’Union de la Presse Francophone, dont j’étais Vice-président, m’a offert une formation à distance pour faire un Master en communication et journalisme à l’Ecole Supérieure de Journalisme de Paris en 2018. Obtenu en 2020, ce diplôme m’a ouvert de nouveaux horizons professionnels. En janvier dernier, j’ai tenté et réussi le prestigieux concours d’entrée à l’Institut National du Service Public, ex Ecole Nationale d’Administration (ENA), pour faire le Cycle International Long. Une prestigieuse formation qui prépare l’élite française et internationale depuis plus de cinquante ans.

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Mohamed Ahmed Saleh
Flora Oger - Ambassade de France à Djibouti

2. Quel va être l’objet de votre formation ? Dans quel partenariat s’inscrit cet échange ?

Aujourd’hui, je me prépare à faire cette formation d’élite. Le Cycle International Long de l’INSP, peut être plus connu sous son ancienne appellation ENA, permet à des cadres et des responsables publics de se familiariser avec l’administration française en suivant des enseignements communs avec le parcours de formation initiale réservé aux étudiants français. Pour résumer, il s’agit d’un cycle de formation académique assorti de stages pratiques dans des administrations publiques françaises sur une période de quatorze mois, le tout étant sanctionné par un Diplôme international d’administration publique. Ma formation s’inscrit dans le cadre de la coopération académique entre Djibouti et la France qui est ancienne et solide. Je souhaiterais à ce titre exprimer mes chaleureux remerciements à la France pour m’avoir accordé une bourse pour faire cette formation.

3. Qu’attendez-vous de cette expérience du point de vue professionnel mais aussi personnel ?

Et bien d’abord, je dois vous avouer que j’ai été très fier de réussir ce concours et d’intégrer les bancs de l’INSP. Mais il s’agit d’une formation élitiste très exigeante qui demande beaucoup de travail et de motivation. Et de vous à moi, ce n’est pas ce qui me manque la motivation et l’envie de tout déchirer pour ainsi dire. Je reste tout de même humble et déterminé car j’ai la rage de réussir et de décrocher ce prestigieux diplôme pour marcher dans les pas d’illustres personnalités françaises et africaines qui ont fait la fierté de cette grande école. Par ailleurs, la France est mon pays de cœur. Ce beau pays m’avait beaucoup fasciné dans mon enfance et dans mon adolescence. Du temps où je n’étais encore qu’un jeune lycéen, moi et mes camarades avions la tête remplie de rêves. Nous voulions tous conquérir la France et le monde, en faisant de brillantes études pour intégrer les meilleures boîtes (pour parler notre langage de l’époque). Aujourd’hui, j’ai comme l’impression de revivre ce rêve de jeunesse. Je connaissais l’ENA, mais juste de nom et de réputation, je n’aurais jamais imaginé que j’allais m’asseoir sur les bancs de ce panthéon de l’école française. Pour moi, c’est comme une belle revanche sur le sort qui m’avait empêché de faire un modeste parcours universitaire à Bordeaux en 1999. Aujourd’hui, j’ai la faiblesse de croire que mon diplôme international d’administration publique de l’INSP, pour peu que je le valide, me permettra de développer une expertise qui servira mon département et à mon pays. Je nourris donc de grandes espérances et j’ai beaucoup d’ambitions. Mais je dois rester humble et déterminé. Je n’ai pas besoin de répéter que je vais tout donner pour réussir ce pari. Je ne me priverais pas des prières et des encouragements de ma famille et de mes amis qui vont me lire !

Dernière modification : 21/09/2023

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